Soirée. Les pieds qui se ridiculisent. Minki qui perd la tête. Un verre à la main, les néons s’amusent. La musique est forte, assommante et ce n’est même pas une rave. Il est là, sans être là. Minki a bu, trop bu. Mais il arrive encore à trouver la sortie du club. Il doit aller la voir, l’alcool parlera en son nom. Il se met en route, erre dans les rues, entre les passants et les fantômes. Minki, il est comme ça. Fragile quand le vent frappe son visage. Et derrière ce masque, il est craquelé, en morceaux. Il n’y a que durant ces soirs de sortie où il peut survivre, s’ouvrir un peu. Parce que Minki doit maintenir l’image des Cho. Il est un oiseau en cage depuis sa naissance. Forcé d’obéir, de sourire, de jouer la comédie en dépit de ses propres sentiments. Comme lors de ces soirées mondaines où il voudrait bâiller mais sourit. Simplement parce que c’est sa seule option. Minki se soumet. Sans réellement savoir pourquoi. Peut-être par habitude ou parce qu’être ruiné le tuerait, lui serait plus impossible que ça. Subir est son lot. Quotidien sauf pour ce soir. Parce qu’il s’est encore enfuit, il est sorti de chez lui, évitant ceux qui pourraient le surveiller à cause de ses parents. Il n’est pas Cho Minki ce soir. Seulement Minki et encore, c’est beaucoup trop. Il est juste un gars, c’est beaucoup mieux. Bon, un mec qui a un peu trop bu pour se rendre là-bas. Surtout qu’il a oublié un détail. Elle sort aussi ce soir. Minki a vite trouvé sa destination. Il sourit bêtement, cocktail vodka avec répétition, voilà la raison. Il s’appuie sur le mur et entre difficilement la clé dans la serrure. Par on ne sait quel miracle, il réussit à ouvrir la porte et à pénétrer dans l’appartement, désert ou presque. Parce qu’il la cherche et qu’elle n’est pas là. Il se souvient. Sortie, elle aussi. Alors l’alcool le fait se mouver vers une chambre interdite. Celle où il ne devrait jamais entrer mais Minki a perdu la raison, la tête et tout ce qui va avec. Il s’introduit chez le diable et l’observe dormir, un instant, là, en tanguant car ses jambes veulent s’écrouler. Et il se laisse tomber sur le monstre. Sur sa tentation. Et là, gisant pathétiquement, il commence à le questionner. « Pourquoi tu m’aimes pas ? Hein ? Pourquoi ? »