the burning desire
to live and roam free
it shines in the dark
and it grows within me
des étoiles plein les yeux, des rêves plein la tête. tu vis dans une utopie, tu te crois dans un conte de fée. c'est d'ailleurs sûrement ce pour quoi tu es la plus douée, cette manie de s'enfoncer dans des chimères pour s'empêcher de faire face à la réalité. une réalité dans laquelle tu te serais bien passée d'exister. seule, tu as appris à surmonter les obstacles un à un sans jamais abandonner, tu t'es façonnée à partir de rien pour finalement devenir celle que tu es aujourd'hui. certains diront que ce n'est pas un franc succès, d'autres t'apprécieront telle que tu es : une jeune fille douce à l'esprit vagabond, aux idées teintées d'illusions et au cœur fou. une gamine au sourire rêveur, aux yeux pétillants et au cœur assombrit d'une noirceur sans égal.

on naît, on vit, on meurt
l'œil trouble, l'envie, l'odeur
un monde, moi saint, sentir douleur
des mots malsains nourrissent les peurs
insomnie. tes souvenirs te hantent, tu ne peux dormir. souffle coupé, envie de gerber. c’est le goût du sang qui t’a réveillé, les perles de sueur roulant sur ton front qui t’ont ramené à la réalité. de tes yeux endormis, tu observes la voie lactée par la fenêtre, couchée au milieu des draps défaits, froissés. il remue à tes côtés, ouvre un œil et te fixe silencieusement quelques instants, comme pour remettre de l’ordre dans ses pensées. tu ne lui prêtes pas plus d’attention que ça, te contente de hocher la tête quand il te demande si tu as fait un cauchemar. comme s’il s’en souciait vraiment. tu n’es rien d’autre qu’un passe-temps pour lui, un jouet pour lequel il a payé et auquel il peut tout faire. alors à quoi bon lui dire la vérité ? à quoi bon lui dire que ces images qui glissent sous tes paupières ne sont pas le fruit de ton imagination ? tu as déjà oublié son nom mais pourquoi le retenir, ce ne serait que perte de temps. demain matin il disparaîtra, comme les autres. et dans quelques jours il ne sera plus qu’un visage flou dans ta mémoire. un soupir passe la barrière de tes lèvres, ton regard glisse sur les murs de la chambre, jaunis par la nicotine, fissurés par le temps. le plafond est grêlé de tâches, l’humidité flotte dans l’air, te prend à la gorge. et le regret s’installe, confortablement. le remord d’être parti, la culpabilité d’avoir fui. ta bouche bavant de belles promesses, tu t’es échappée de cette vie minable dans l’espoir de connaître le bonheur ailleurs. mais ta vie n'est plus que ruines. tout, tu as tout perdu. ta famille, ton foyer. si seulement la vie avait un bouton reset, tu recommencerais tout à zéro. mais il est trop tard, tu ne peux plus faire marche arrière maintenant. et tu es perdue, tu ne sais quoi faire. ta vie n’est faite que des questions insolubles, sans réponse et ça te fatigue. épuisée, abîmée, tu aimerais t’échapper dans le sommeil, tu effleures morphée du bout des doigts mais il se refuse à toi. c’est bien le seul homme qui ne désire pas t’étreindre de ses bras. tu fermes les yeux et entends des voix, des cris. des gens qui pleurent, des gens qui se meurent. tes sens dérapent, tes sens dérivent. tes souvenirs te hantent, tu ne peux dormir.

on naît, on vit, on meurt
aimer vite, aimer vite, et mes sœurs
regard humide de la gorge au cœur
chaleur canine mes poumons m'écœurent
ecchymoses. tu es une fleur fanée, un être écorché. mais une enfant sauvée. pendant deux longues années tu t’es noyée dans le maelström de la souffrance et de la luxure mais un beau jour, perçant la noirceur de ton âme en perdition, un rai de lumière t’as finalement montré le chemin. encore une fois, une dernière fois, la fuite a été ta meilleure option. les traits tirés, fatigués par les intempéries de la vie mais le cœur léger libéré de ses chaînes. et tu ne sais pas encore ce que ce nouveau départ te réserve, si la tranquillité et le bonheur patientent à la ligne d’arrivée ou bien si les démons de ton passé t’attendent au tournant. mais qu’importe ?

on naît, on vit, on meurt