La plante des pieds écorchée, ils courent, ces perdus. Ils s’échappent au loin, dans leurs songes ou leurs désirs. Le vent leur susurre leur fuite incessible, embrassant leurs membres fatigués. Ils sont confus, magnétiques, toussant la maladie qui les corrompt : ce sale trou noir qu’ils n’arrivent jamais à combler. Idéalistes, leur faim d’existence reste sempiternelle, alors vivent-ils comme des fugitifs, suivant leurs envies sans se soucier des migrations. Originaux et parfois détachés, appartenant à la société ou souhaitant la changer, ils observent à l’horizon l’Oiseau voler vers d’autres astres.

Un feu calcifie leurs os, ils ont ce cris qui ronge leur être, cette énergie qui coule dans leurs veines. Les sauvages, les féroces, ceux qui ne craignent ni la société, ni les autres fous qui pensent aller contre elle. Ils peuvent être les désillusionnés, ou les bons citoyens croyant en cette culture, cela importe peu, ils ne cessent de rugir, protégeant les causes pour lesquelles ils se saignent. Braves et passionnés, le cœur les pousse, ces intrépides. Ils ne sont que la fougue… les flammes embrasant leurs mots. L’animal Totem de ces amoureux de la vie n’est autre que le Tigre.

Ils frémissent aux sillages ambiants, ressentent l’existence craquelant leurs membres, sensibles sont-ils. Les sentiments hantent leur corps marmoréen, les émotions peignent des palettes sur leur visage, les murmures de leur âme les guidant dans leurs choix. Ils sont les empathiques, prisonniers d’eux-mêmes et des autres, écrivant des poésies sur leurs paumes heurtées par la dureté de la vie. Rêveurs et intuitifs, ils avancent avec attention dans leur vie. Bons citoyens ou rebelles, pour ces échos de la nature, la Biche saura les guider..

Le regard caressant avec sensualité les corps les entourant, l’esprit analysant et calculant les vibrations des cœurs étrangers, ils n’abordent leur vie que sous leur propre contrôle. Ceux qui n’arrivent pas à se défaire de leur crainte de la vie, ceux qui manipulent les situations, énigmatiques et charismatiques êtres suprêmes. Ils fascinent, statues aux reflets lunaires, s’enrobant des malices que leur cerveau recrache. Suivant les masses ou emportant dans le déluge de leurs mots les mœurs, ils se glissent sous la peau de chacun, envoûtants, tel le Serpent qui les meut.