Sous son apparence passive et ses joues facilement empourprées, Jinki est pourtant, dira-t-on le fils d'Éole et d'Été. Sourire soleil et yeux tempêtes, il peut être à la fois délicat comme le vent du matin ou véhément et destructeur tel l'impitoyable cyclone.

Sa peau est blanche, presque parfaite et son visage est doté de traits angéliques dont la grâce rendrait jalouse plus d'une femme. Ses commissures, toujours étirées, lui donne cet aspect enfantin et une innocence dont il ne saurait se détacher. Il semble accalmie et pureté pourtant il est le lustre de cristal dont l'accroche est incertaine. Sa voix est chancelante, prête à se briser à la moindre collision, il est la douceur-ardeur à son paroxysme.
Sous ses beaux jours, avec ceux qui arrivent à éteindre le brasier, il est en dépit de toute attente aimant et tendre. Une fois ses poings relâchés, son toucher devient alors de velours, révélant son tempérament cajoleur et légèrement fleur bleue.

Mais indéniablement sa psychologie est déstructurée. Ses gestes oscillent entre l'affection et l'aversion de l'autre. Toujours dans l'excès il se perd dans sa propre perception des choses, n'arrive plus à distinguer la haine et l'amour.
Allant jusqu’à haïr sa propre personne, il a développé une certaine sorte de dégoût envers lui-même en raison de son comportement irrationnel. N'arrivant plus à vivre avec une telle culpabilité sur ses épaules, il trouva alors la rédemption de ses actes dans l'auto-mutilation.

Enfant stigmatisé et pointé du doigt par la société, il vit dans l'instabilité et la décadence. Depuis son plus jeune âge, tourmenté à cause du manque de repère et d'exemple dans son enfance, il a choisi laisser ses émotions parler plutôt que de les contrôler.

Jinki est encore poursuivit par elle. Cette fille qui désire absolument devenir son amie, haute comme trois pomme et qui parle toujours trop. Depuis qu'il est dans le même collège qu'elle, la gamine fait tout pour attirer l'attention de l'autre. Alors qu'ils se trouvent en salle de classe, et que le garçon semble absorbé par ses devoirs, elle se met à sautiller sur place, la curiosité la rongeant du plus profond de son être « Dis Jinki, il ressemble à quoi ton papa ? » elle le trouve beau, charmant, doté d'une finesse que les autres garçon ne possèdent pas. Il est comme le héros d'un dessin-animé. Il est doux, gentil et n'aime pas la violence. Elle est amoureuse, elle veut se rapprocher de lui. Alors tout les jours la princesse utilise une phrase d'accroche banale pour tenter d'initier la conversation. Aujourd’hui encore elle s'attend à se faire repousser par le prince de glace. Pourtant, lorsqu'elle relève timidement ses yeux, le dénouement est inattendu. Elle voit la marée haute. Les yeux de Jinki débordent, la mer se déchaîne et il s'enfuit de la salle de classe en sanglot. Jinki avait quatorze ans. Mais dans sa mémoire il n'avait que deux ans d'existence. Aucun repère. Le Néant.


Seize ans, les démons commencent à s'installer. Trop ardent, le corps et l'esprit incendié par un motif inconnu, la douceur devient violence et véhémence, ses poings et ses pieds se déchaînent sur l’asphalte. Son calme se transforme en irritabilité. Il prend les choses bien trop à cœur, il déchaîne sa colère à la moindre contrariété. Il hurle sur ses proches pour communiquer, il devient fou.

« Je suis malade pas vrai ? » il en a marre d'être pris pour un idiot, il le sait il a un problème. Il n'est pas normal et même si ses amis agissent comme si de rien n'était, mais tout avait changé. Cependant quelques semaines après, ses crises de colère s'étaient stoppées, et la prise de conscience arrivait. Peu à peu le sentiment de culpabilité s'était installé dans son esprit, le hantant alors toutes les nuits.

« Je ressemble un monstre maintenant c'est ça ? » Il regarde son reflet dans la glace, il ne se reconnaît plus. Il se déteste, il veut se voir consumer à petit feu. Il saisit alors les ciseaux de la salle de bain et d'un coup de pinceau habile il recouvre ses bras d'un rouge vermillon.


Et malgré ses malheurs et sa vie qui semblait prendre un tournant obscur, il a su trouver une once de lumière sur son chemin. En dépit de continuer son art sur son propre corps, il a trouvé une nouvelle toile où le vermeil laisse place aux couleurs pastels et irisées. L'art, la peinture. C'est devenu sa passion voir même son travail, grâce aux réseaux sociaux et aux différentes plates-formes qu'offre le web. Ainsi sur le net il vit une autre vie, celle d'un artiste dont le visage est encore inconnu. Il s'est même trouvé un public et avec les années a réussi à faire vendre ou exposer quelques unes de ses créations.


« Sortons ensemble. Quand je suis avec toi, ils ne m'hantent plus» Ils se connaissent depuis les tout premiers souvenirs du garçon. Elle est la première à lui avoir tendu la main, mais aussi celle à qui il a fait part de toutes ses difficultés. Elle ne l'a jamais rejeté même lorsqu'il était violent, elle avait toujours su trouvé l'espoir quelque part en lui.

Un an. Une année de relation semblant à une montagne russe. Les crises d'angoisses, de colère, l'auto-mutilation, elle n'en pouvait plus. Elle avait beau l'aimer, vivre avec lui était trop lourd pour elle. Elle n'arrivait plus à le tempérer, ou plutôt elle n'avait jamais était en mesure de le faire. Elle ne l'a jamais détesté, mais elle s'est rendu compte qu'elle ne pouvait pas continuer elle voulait une relation "normale" et Jinki ne pouvait lui promettre de une telle chose.

La rupture fût douloureuse des deux cotés, et celle-ci donna fatalement une leçon de vie au garçon. Il ne pouvait pas vivre normalement. Pas dans son état. Il décida alors de se rendre chez le psychiatre et de prendre un traitement pour calmer ses crises. Mais aujourd'hui encore il a repris goût à se taillader les bras, trouvant bien plus de réconfort dans la douleur que dans les pilules qu'on lui prescrivait.